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Et si l’Andra détecte une situation inhabituelle ?

Parce que ce sont des installations industrielles classées, les sites de l’Andra font l’objet d’autorisations de rejets régies par le code de l’environnement. Ces limites fixées par les Autorités exigent de l’Andra qu’elle surveille strictement et régulièrement des éléments prévus dans l’eau, l’air ou encore les sols. Que se passe-t-il en cas de résultats inhabituels ? Explications.

Relevé piézométrique sur le Centre de stockage de la Manche.

« À l’Andra, nous nous sommes fixés, dans tous nos centres, des seuils d’alerte et d’alarme très inférieurs aux limites réglementaires afin de détecter le plus tôt possible toute anomalie radiologique ou physico-chimique, souligne Julien Recarte, chef du Centre de stockage de la Manche (CSM). En cas de dépassement, nous parlons d’“évènement intéressant”. Pour le traiter, nous pouvons notamment accroître la fréquence des prélèvements sur un point donné ou sur des points alentour. Dans tous les cas, dès que l’on détecte une situation qui présente un écart par rapport à nos seuils d’alerte, nous lançons une procédure interne afin de tracer les causes, les conséquences et les potentielles actions mises en oeuvre pour y remédier. »

Ces seuils d’alerte sont fixés de manière à pouvoir détecter toute situation inhabituelle avant qu’elle ait un impact sur l’environnement. L’objectif est de pouvoir intervenir avant. Lorsque ces seuils sont atteints, ils sont recensés et l’information transmise aux autorités comme l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et à la Commission locale d'information (Cli).

Et si malgré ce dispositif d’alerte intermédiaire, un des seuils fixés par le code de l’environnement venait à être dépassé, un protocole différent se met en oeuvre.

Information et intervention rapides garanties

Changement d'un filtre à air au Centre de stockage de l'Aube.

« Lorsqu’un seuil réglementaire est dépassé, on parle d’évènement significatif, explique Julien Recarte. Au moment de la déclaration à l’ASN qui doit se faire le plus tôt possible, il revient à l’exploitant de classer l’événement selon l’échelle internationale de classement des évènements nucléaires et radiologiques (l’échelle INES) qui va de 0 à 7. Proposition que l’ASN confirmera ou fera évoluer selon son analyse. Les niveaux 0, 1 étant sans gravité mais à signaler, à comprendre et à suivre, et le niveau 7 qualifiant des accidents majeurs comme Fukushima ou Tchernobyl. »

En premier lieu l’Andra doit, dans les 48 heures maximum, prévenir l’ASN ainsi que la Cli. En parallèle, les mesures sont vérifiées pour confirmer le dépassement. La nature de l’évènement va déterminer les étapes à suivre pour résoudre l’origine du problème et faire en sorte qu’il ne se répète pas. Des étapes sont identifiées dans les référentiels d’exploitation de l’Andra.

 

Aucun évènement significatif à déclarer en 2021

En 2021, le Centre de stockage de l’Aube n’a connu aucun évènement significatif relatif à la radioprotection des personnes, à la sûreté des installations ou à la protection de l’environnement nécessitant une déclaration à l’ASN. Néanmoins, l’épisode pluvieux remarquable des 14 et 15 juillet 2021, qui a conduit à un rejet d’eau pluviale du site dans le ruisseau des Noues d’Amance, a été classé évènement intéressant par l’Andra. Il a donc fait l’objet d’un suivi renforcé et minutieux ainsi que d’une information à l’ASN.

Sur le Centre de stockage de la Manche, aucun événement non plus n’a eu d’impact sur la population et l’environnement, ni de conséquence pour la sûreté. Des trois évènements intéressants déclarés à l’ASN en 2021, deux provenaient d’écoulements d’eau constatés sur le réseau d’eau potable et sur une des canalisations du réseau souterrain, et l’autre de l’arrêt momentané d’un système de prélèvement d’air. Les interventions nécessaires au rétablissement de ces instruments ont été réalisées.

Retrouvez notre dossier complet - Les centres de l’Andra : quel impact sur l’environnement ?