Les centres de l’Andra, carrefour international
Les installations de l’Andra continuent d’attirer les autorités et les décideurs des pays étrangers qui ont des décisions à prendre concernant la gestion des déchets radioactifs, notamment ceux de haute activité. Retour sur la visite de trois délégations étrangères le mois dernier (Corée du Sud, Espagne, Slovénie) et la situation dans chacun des pays concernés.
Corée du Sud
Au centre de l’Andra en Meuse/Haute-Marne, les recherches et les essais menés au Laboratoire souterrain en vue de la réalisation de Cigéo intéressent les visiteurs de tous horizons. Le site a ainsi reçu récemment l’ambassadeur de Corée du Sud en France, M. CHOI Jai Chul. Le stockage des déchets radioactifs de haute activité est un sujet d’actualité en Corée avec le choix prochain du site d’implantation d’un laboratoire souterrain.
Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie (MOTIE) et l'agence coréenne de gestion des déchets radioactifs (KORAD) ont en effet lancé un appel à propositions de sites pour une installation de recherche souterraine, dans le cadre d’un projet de stockage géologique de déchets radioactifs de haute activité. Cette installation sera utilisée pour mener des études sur les propriétés de la roche et les performances du système de stockage, à 500 mètres de profondeur - profondeur similaire à celle d’un futur stockage. Un comité d'évaluation, sous l'égide de KORAD, évaluera les propositions de sites soumises par les gouvernements locaux en termes d'adéquation géologique et en fonction de huit critères. Objectif : achever le processus de sélection d'ici la fin de l'année. La construction devrait débuter en 2026 et s'achever en 2032. La période d'exploitation sera d'environ 20 ans, à partir de 2030.
Espagne
Le centre de l’Andra en Meuse/Haute-Marne a également accueilli une visite de députés du Congrès espagnol, le 28 juin dernier, accompagnés par Enresa, l’homologue de l’Agence en Espagne. Ces députés font partie d’une commission appelée « Ponencia encargada de las relaciones por el CSN(1) » dans laquelle tous les partis politiques ayant une représentation parlementaire sont présents. Cette commission s'occupe de tout ce qui concerne les questions nucléaires, y compris la gestion des déchets radioactifs et le démantèlement des centrales nucléaires. Elle surveille l’activité des trois acteurs ayant une mission sur ces sujets en Espagne (Enresa, Ensa et Enusa) et elle propose des améliorations, par exemple en incitant les différents ministères à promouvoir des réglementations.
Cette visite s’inscrit dans le cadre du changement de la composition de la commission, à la suite des élections en Espagne l'année dernière, et de la nécessité de disposer d’une installation de stockage géologique, ou AGP(2), pour les déchets espagnols les plus radioactifs, comme le prévoit la septième édition du plan général des déchets radioactifs du pays.
Pour Enresa, cette démarche est essentielle pour gérer l’ensemble des déchets radioactifs espagnols(3). L’organisation a besoin du soutien du Parlement pour promouvoir des actions visant à disposer d'un stockage géologique opérationnel en 2073, ce qui nécessite de nombreuses années de travail en amont.
(1)Le Consejo de Seguridad Nuclear (CSN) est l’autorité de sûreté espagnole.
(2)Almacenamiento Geológico Profundo.
(3)Les déchets de faible et moyenne activité et de très faible activité sont actuellement gérés sur le centre de stockage en surface d’El Cabril, dans la région de Cordoue (Andalousie).
Slovénie
Un peu plus tôt au mois de juin, c’est une importante délégation de journalistes et de bloggers slovènes qui a visité le centre de stockage de l’Andra dans la Manche, installation actuellement en phase de fermeture qui accueillent des déchets radioactifs de faible et moyenne activité. Les médias slovènes s’intéressent de près à ce sujet alors que l'agence slovène de gestion des déchets radioactifs (ARAO) vient de débuter la construction d'installations de stockage de déchets radioactifs sur le site de Vrbina, à l’est du pays.
La construction devrait être achevée d'ici 2027 et sera suivie d'une phase d'essai. Début 2028, la première phase opérationnelle commencera, afin de stocker les déchets radioactifs de faible et moyenne activité provenant de l'unique centrale nucléaire slovène de Krsko, ainsi que les déchets radioactifs provenant des secteurs de la médecine, de l'industrie et des activités de recherche.
L’Andra reste plus que jamais un modèle attractif pour une gestion sûre et responsable des déchets radioactifs. C’est pourquoi les centres de la Manche, l’Aube et en Meuse/Haute-Marne reçoivent très régulièrement des délégations étrangères venues comprendre les activités de l’Agence et le fonctionnement des installations.