Au Signe, les artistes poursuivent leur réflexion sur la transmission de la mémoire de Cigéo
Depuis 2019, l’Andra a noué un partenariat avec le Signe, Centre national du graphisme à Chaumont, pour réfléchir sur les façons d’informer les générations futures de l’existence des centres de stockage et de la dangerosité des déchets radioactifs qu’ils contiennent à l’échelle plurimillénaire.
Après une première résidence artistique fructueuse sur le sujet, un deuxième appel à résidence sera lancé sur un nouveau thème toujours en lien avec la transmission de la mémoire afin de permettre à de nouveaux artistes, designers ou chercheurs d’explorer de nouvelles pistes.
En attendant, les travaux des précédents résidents Sébastien Noguera, designer graphique et créateur de Château Fort Fort, et Charles Gautier, chercheur en sciences du langage, seront exposés et expliqués dans le cadre de deux évènements ouverts au public :
- Une web-conférence organisée le 15 juin dernier au Signe et diffusé sur la chaîne Youtube de l’Andra pour marquer les 10 ans d’existence du programme « Mémoire pour les générations futures » et revenir sur ses premiers apprentissages et les recherches à venir. Rencontre virtuelle lors de laquelle Sébastien Noguera et Charles Gautier ont raconté leur aventure commune de 5 mois passés à étudier les langues, les signes et leur transmission à travers les âges, et à identifier les premières bases d’un système graphique qui faciliterait la compréhension dans le temps de messages écrits aujourd’hui.
- Une exposition accessible depuis le 27 mai et jusqu’à fin août dans le cadre de la Biennale internationale de design graphique à Chaumont (voir encadré).
« Le public va donc pouvoir découvrir leurs recherches « plastiques » : des croquis, des répertoires de formes… Tout ce qui les a conduits à analyser la résistance des formes et éléments graphiques dans l’histoire, décrit Mariina Bakic, responsable du développement et de la communication du Signe. Les visiteurs découvriront aussi des maquettes de ce que pourrait être une signalétique plurimillénaire du danger sur un site de stockage de déchets radioactifs. »
Graphisme, sciences et mémoire
Car, si les techniques classiques (langage, symboles et archives) permettent de communiquer la nature et la dangerosité des déchets stockés dans les centres de stockage gérés par l’Andra sur plusieurs siècles, conserver cette mémoire sur des millénaires s’avère plus indécise.
C’est pourquoi l’Andra s’est rapprochée du Signe pour bénéficier des recherches et savoir-faire de designers, linguistes et artistes, et comprendre les ressorts qui permettent aux informations de traverser les âges. « Notre Centre national du graphisme a notamment pour mission d’accompagner le public dans la découverte des enjeux et de l’histoire du graphisme. Et notre partenariat avec l’Andra, comme les travaux menés lors de la première résidence que nous avons coorganisée, vont aussi dans ce sens. Ils sont la preuve que le graphisme est et a toujours été un vecteur de médiation pour transmettre et comprendre les sciences et les récits », assure Mariina Bakic.
Lors de l’exposition dédiée aux travaux issus de la première résidence artistique, une réplique de la pierre de Rosette sera d’ailleurs donnée à voir pour « que les spectateurs soient mis en situation face à une signalétique étrangère et s’interrogent sur les enjeux et moyens d’une communication à destination de générations lointaines ».
Six mois pour mettre à l’honneur l’art graphique
La Biennale internationale de design graphique se tiendra à Chaumont entre le 27 mai et le 21 novembre 2021.
À cette occasion, le public pourra parcourir gratuitement plus de 10 expositions sur le graphisme contemporain et découvrir la restitution graphique des travaux de la première résidence coorganisée par le Signe et l’Andra.
Adresse : 1 place Émile Goguenheim, 52000 Chaumont
Horaires : du mercredi au dimanche entre 14h et 18h.
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« Construire la mémoire de Cigéo : pourquoi et comment ? », une web conférence à voir et à revoir sur la chaîne Youtube de l’Andra