Focus sur les matières radioactives
Le catalogue descriptif des matières 2023 recense 25 catégories de matières radioactives. Matériaux naturels ou combustibles nucléaires, l’état de leur stock et leur localisation précise sont suivis de près*.
Selon le code de l’environnement, une matière radioactive est destinée à être utilisée ou réutilisée, par exemple pour fabriquer du combustible nucléaire. Dans l’attente de leur valorisation, combustibles nucléaires neufs ou usés, uranium, plutonium, thorium…, sont entreposés dans des installations adaptées.
Outre les matières détenues par les acteurs de la filière nucléaire (électronucléaire, Défense nationale, recherche) et par certains industriels (chimie, extraction…), l’Andra inventorie également les matières étrangères présentes sur le territoire français et destinées à être renvoyées dans les pays propriétaires d’origine : elles sont essentiellement issues du recyclage des combustibles usés envoyés pour retraitement à l’usine Orano de La Hague.
Un inventaire pour préparer l’avenir
« Le code de l’environnement nous demande d’inventorier les matières radioactives et le PNGMDR nous demande de recenser dans l’Inventaire les capacités d’entreposage des producteurs, indique Antoine Feldman, ingénieur calculs radiologiques et connaissances colis à l’Andra. Mais au-delà de ces obligations réglementaires, l’examen des matières radioactives et des évolutions des technologies de retraitement (comme la possibilité de valoriser une matière en combustible) nous sert à vérifier la cohérence des déclarations de producteurs de déchets, à apprécier le dimensionnement des capacités d’entreposage des producteurs et à anticiper leur évolution. Il sert aussi à évaluer les capacités de stockage de l’Andra au cas où certaines matières viendraient à être requalifiées en déchets, quand, par exemple, il n’existe pas de solutions de valorisation ou de recyclage à un horizon supérieur à trente ans. Le PNGMDR nous a ainsi demandé d’évaluer l’impact sur le stockage si l’uranium de retraitement, l’uranium appauvri et les matières thorifères venaient à être requalifiés en déchets. »
Le catalogue descriptif des matières 2023 de l’Inventaire national indique donc les tendances des dernières années et les prévisions à fin 2030 et fin 2040 pour chacune des 25 matières répertoriées.
* L’unité utilisée pour présenter les quantités de matières radioactives est la tonne de métal lourd (tML), sauf pour le combustible de la Défense nationale qui est exprimé en tonne d’assemblages (t).