La station atmosphérique de l’Andra en Meuse/Haute-Marne rejoint le réseau mondial GAW
La station de mesure atmosphérique d’Houdelaincourt, pilotée par l’Observatoire pérenne de l’environnement, vient d’intégrer le réseau météorologique GAW, une référence mondiale. Une labellisation qui sonne comme une récompense pour l’OPE.
La station atmosphérique de l’Observatoire pérenne de l'environnement (OPE), exploitée par l’Andra à Houdelaincourt (Meuse), vient d’être officiellement intégrée au réseau Global Atmospheric Watch (GAW). Ce programme des Nations unies vise à mesurer la composition de l’atmosphère, détecter les évolutions à long terme et assurer la diffusion de données fiables et comparables à l’échelle mondiale.
Installée en zone rurale préservée, à proximité du Laboratoire souterrain de Bure, la station et son pylône de 120 m mesurent depuis 2011 les principaux indicateurs de la qualité de l’air : gaz à effet de serre (CO₂, CH₄), gaz réactifs (CO, NOx, ozone) et particules atmosphériques.
Au sein de GAW, ce sont précisément les mesures de gaz à effet de serre, de gaz réactifs et d’aérosols, réalisées selon les protocoles ICOS (Integrated Carbon Observation System) et ACTRIS (Aerosol, Clouds and Trace Gases Research Infrastructure), qui sont désormais reconnues et intégrées dans les bases de données internationales de l’Organisation mondiale de la météorologie.
« C’est une reconnaissance de notre travail, confie l'ingénieur responsable de la station. GAW confirme la fiabilité de nos observations et nous encourage à poursuivre dans cette exigence scientifique. »
La station était déjà intégrée aux réseaux européens ICOS (gaz à effet de serre) et ACTRIS (aérosols et gaz réactifs), dont les standards sont parmi les plus rigoureux au monde. L’entrée dans GAW vient fédérer ces mesures au-delà du niveau européen, en leur offrant une visibilité mondiale.
Un appui scientifique au suivi de Cigéo
La station atmosphérique de l’OPE joue aussi un rôle clé pour le projet Cigéo, le futur centre de stockage profond des déchets radioactifs. En complément de ses mesures intégrées à ICOS, ACTRIS et désormais reconnues au sein de GAW, elle réalise également un suivi de la qualité de l’air et de la radioactivité ambiante, utile pour documenter l’état initial du territoire.
Les séries temporelles acquises depuis plus de dix ans constituent ainsi un référentiel de fond précieux. Elles permettront, dans les prochaines années, de détecter et quantifier tout impact éventuel de Cigéo sur l’environnement — même très faible — en comparant de manière objective les niveaux actuels et futurs.
« L’idée est de s’appuyer sur l’expérience acquise à la station pour accompagner Cigéo tout au long de sa vie, de la phase de construction jusqu’à l’exploitation, en garantissant un suivi indépendant et de qualité. »
« L’idée est de s’appuyer sur l’expérience acquise à la station pour accompagner Cigéo tout au long de sa vie, de la construction à l’exploitation, en garantissant un suivi indépendant et de qualité », explique l’ingénieur.
Au-delà des émissions liées à l’activité humaine, la station contribue également à une meilleure compréhension de la biosphère locale : évolution des forêts, des cultures, dynamique végétale… autant d’indicateurs qui permettent d’évaluer la santé des écosystèmes dans un contexte de changement climatique.
Cette approche intégrée, reliant atmosphère, sol et vivant, donne toute sa dimension à la station, véritable outil de recherche en environnement à l’échelle du territoire.
Grâce à son entrée dans GAW, la station atmosphérique de l’OPE relie désormais la Meuse et la Haute-Marne à la communauté internationale d’observation du climat. Une manière concrète pour l’Andra de faire rayonner son savoir-faire scientifique tout en contribuant à la compréhension globale de l’atmosphère et des transformations environnementales.
Un réseau de partenaires scientifiques de premier plan
Pour mener ses observations, la station collabore avec plusieurs acteurs reconnus :
l’Institut des géosciences de l’environnement (Grenoble), spécialiste des gaz à effet de serre et des cycles atmosphériques ;
le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (Saclay), référence mondiale pour l’analyse des variations climatiques ;
Atmo Grand Est, acteur régional de la surveillance de la qualité de l’air ;
Météo-France, dont l’expertise renforce l’interprétation météorologique des mesures ;
et l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, chargée du suivi indépendant des mesures des niveaux de radiations.
Ces partenariats garantissent la robustesse des mesures, leur comparaison et leur diffusion au niveau international.
La station d'Houdelaincourt en chiffres
Inaugurée le 19 septembre 2011, la station atmosphérique d'Houdelaincourt c'est :
Avec son pylône instrumenté sur sa hauteur, elle peut capter les variations locales, régionales ou mondiales.
Elle fait partie des 4000 stations régionales du réseau GAW.
La faible densité de population sur le secteur permet de garantir une atmosphère de fond jugée représentative du Grand Est.
Et ailleurs à l'Andra, alors ?
Depuis 1990 , un mât météo, équipé de nombreux capteurs, est installé sur le Centre de stockage de l’Aube (CSA). Il permet de mesurer en continu plusieurs paramètres dont la température, la direction et la vitesse du vent.
En tant qu’installation nucléaire de base, le CSA est tenu de disposer d’un tel dispositif intégré au plan de surveillance du site. Celui-ci permet notamment :
- d’autoriser certaines interventions telles que le déplacement des charpentes mobiles,
- de contribuer à la gestion éventuelle d’une situation à risque en évaluant l’impact dosimétrique sur le personnel et le public.
Les capteurs du mât enregistrent ainsi la direction et la vitesse du vent, la pression atmosphérique, l’intensité des précipitations, l’humidité relative, la température et la durée d’ensoleillement. Toutes ces données sont collectées en temps réel, archivées par un logiciel dédié et également mises à disposition du Centre météorologique de Troyes.
Le mât culmine à près de 50 mètres et l’un des capteurs de température est situé presque au sommet. D’autres instruments (thermomètres, girouettes, anémomètres) sont installés à 17 mètres, hauteur correspondant au point le plus élevé de rejets du centre ainsi qu’à 10 mètres, la hauteur standard utilisée par Météo France. Enfin, des capteurs sont également installés au sol : pluviomètre, baromètre, héliomètre complètent le dispositif de surveillance.