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L’Andra contribue au retour à l’emploi en Meuse et en Haute-Marne

Dans les territoires où sont implantés ses centres, l’Andra s’engage dans la lutte contre le chômage et pour leur dynamisme économique. Elle s’appuie notamment sur le dispositif des clauses sociales d’insertion. En Meuse/Haute-Marne, Frédéric Chion a pu en bénéficier. Récit.

Frédéric Chion

Âgé de 48 ans, Frédéric Chion se sent chanceux d’être en CDI pour le groupe Eiffage depuis octobre 2020. Avant cela, ce natif de la région, résidant à 12 kilomètres du site de l’Andra en Meuse/Haute-Marne, a en effet passé sept années à jongler entre périodes de chômage et périodes d’intérim. Diplômé d’un CAP de chaudronnerie, « j’ai passé 12 ans comme employé de la Sodetal, l’usine de métallurgie de Tronville-en-Barrois, avant d’en être licencié en 2013, date de sa fermeture définitive, raconte-t-il. Mais depuis, je ne retrouvais pas de situation stable. J’ai une maison à payer et c’est plus rassurant d’avoir un salaire qui tombe assurément tous les mois. » 

D’abord embauché en avril 2019 en intérim comme conducteur d’engins sur le Centre de l’Andra en Meuse/Haute-Marne par Eiffage, il s’est senti rassuré l’an dernier quand le groupe de travaux publics lui a proposé un contrat à durée indéterminée.

Sans le savoir, Frédéric Chion a pu faire ses preuves grâce à la clause sociale incluse dans le contrat qui lie Eiffage à l’Andra. Avec ce dispositif, l’entreprise prend l’engagement de recruter une personne qui est éloignée de l’emploi, notamment des jeunes, diplômés ou non, sortis du système scolaire ou de l’enseignement supérieur depuis au moins 6 mois, des demandeurs d’emploi de longue durée, des seniors, ou encore des personnes en situation de handicap étant au chômage sur l’un des territoires d’implantation de l’Andra. « En fonction de nos marchés, mais aussi de la zone géographique sur laquelle ils se portent, nous identifions des catégories de personnes les plus concernées par la recherche d’emploi avec l’aide très précieuse des facilitateurs œuvrant sur les territoires (voir l’encadré), explique Pierrick Jaulin, directeur des achats de l’Andra. Et quand notre contrat avec un fournisseur ou prestataire porte sur une période assez longue, nous y introduisons une clause l’invitant à recruter pour un volume d’heures minimum une personne éloignée de l’emploi selon la catégorie identifiée. » 

 

Des milliers d’heures de travail via les clauses sociales

Ancrées dans sa politique de responsabilité sociétale, les clauses sociales d’insertion sont importantes pour l’Andra. Sur la période 2018-2020, plus de 22 000 heures de travail (soit 13,75 emplois à temps complet) ont ainsi pu être réalisées par des personnes éloignées de l’emploi via l’insertion de clauses sociales dans 30 marchés conclus par l’Andra. Ces résultats attestent de l’efficacité du dispositif dont le succès est également dû aux entreprises attributaires des marchés, qui, bien accompagnées par les facilitateurs, se montrent solidaires de l’engagement sociétal que doivent désormais intégrer les marchés publics.

Employé par Eiffage pour réaliser des travaux au Laboratoire souterrain de l’Andra – le creusement des galeries notamment –, Frédéric Chion avait passé son permis CACES Engins de chantier en 2018 alors que le temps passé sans activité se rallongeait pour lui. « En Intérim, j’ai beaucoup travaillé en usine et cela ne me plaisait pas du tout. Dans mon poste actuel, je suis plus indépendant, confie-t-il. Et ma rémunération est très satisfaisante, j’accumule des congés, j’ai de la visibilité et je ne suis plus inscrit à Pôle emploi. Je n’ai plus besoin de justifier quoi que ce soit. » Un appel d’air salvateur.

 

Facilitateurs, rôle et missions

L'Andra est l'un des premiers établissements publics de l'État à avoir mis en place un système de conventions de partenariat qui lui assure un « facilitateur » de clauses sur ses quatre sites (Aube, Manche, Meuse/Haute-Marne, Siège en Île-de-France). Œuvrant dans des maisons de l’emploi, un groupement d'intérêt public et une collectivité territoriale, les facilitateurs ont notamment pour fonction de proposer aux entreprises des personnes éloignées de l’emploi sur le territoire donné. Ils sont les garants du fait que ce sont bien des personnes qui, sans la clause, trouveraient difficilement une solution. 

Facilitatrice pour le sud de la Meuse et le nord de la Haute-Marne, Béatrice Burnel témoigne (Maison de l’emploi de la Meuse)

Depuis quand existe la Maison de l’emploi de la Meuse et quel est son rôle ? 

La Maison de l’emploi de la Meuse a été créée en 2005. Nos principales missions s’articulent autour de l’anticipation et l’accompagnement des mutations économiques, la promotion de l’accès à l’emploi ainsi que la mise en œuvre des clauses sociales d’insertion. 

En quoi ce dispositif est-il propice au retour à l’emploi sur votre territoire ?

Le recours aux clauses sociales d’insertion est un levier essentiel pour l’insertion, l’accès ou le retour à l’emploi des personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières.

Les clauses sociales permettent d’associer les acteurs du développement local et de renforcer l’offre d’insertion sur un territoire. C’est pourquoi la Maison de l’emploi de la Meuse a mis en place un dispositif de gestion des clauses sociales sur le territoire du département de la Meuse.

Compte tenu de la convergence de leurs démarches, la Maison de l’emploi de la Meuse et les conseils départementaux de la Meuse et de la Haute-Marne ont décidé de s’accorder pour faciliter la mise en œuvre et le déploiement des clauses sociales d’insertion pour la réalisation du projet Cigéo en Meuse/Haute-Marne. 

Comment travaillez-vous en partenariat avec l’Andra ?

Différentes réunions ont été organisées afin de définir une méthode de travail. Les « ingénieurs achats » de l’Andra sollicitent la Maison de l’emploi pour l’intégration de clauses sociales. Ainsi, dès que l’Andra lance un marché susceptible de pouvoir intégrer une clause sociale, nous échangeons ensemble afin d’étudier précisément l’objet du marché, les technicités, les difficultés ou non liées à l’activité en elle-même mais également les conditions de travail (ex : travail souterrain, etc.). Les conditions de mise en place de la clause ainsi que le nombre d’heures à engager sont alors définis.

Il est à noter que le travail avec l’Andra se précise au fil du temps : tous les marchés sont étudiés même ceux qui au départ semblent peu propices à l’intégration de clauses sociales. Nous en arrivons à décliner les clauses non plus uniquement en termes d’heures, mais en termes de public visé : jeunes diplômés, seniors…

Les résultats sont-ils à la hauteur de vos espérances respectives ?

Ils sont très satisfaisants pour le moment. Depuis 2018, 17 personnes aux profils variés en ont bénéficié. 41 % ont entre 26 et 44 ans, 35 % moins de 26 ans, 12 % entre 45 et 49 ans et 12 % plus de 50 ans. 53 % ont exécuté leurs heures dans le cadre d’un contrat de travail temporaire (en intérim donc), 26 % en CDD, 11 % en contrat de travail temporaire d’insertion, 5 % en contrat de professionnalisation et 5 % en CDI. Et, fait important à noter, les contrats sont très souvent renouvelés sur la durée : 71 % des bénéficiaires étaient toujours en mission via une clause sociale au 31 décembre 2020, dont 58 % sur des marchés de l’Andra. 

 

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