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Le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage : un défi technique, une aventure humaine

De sa mise en exploitation en 2003 au projet Acaci dont la demande d'autorisation environnementale a été déposée en 2023, le Cires a connu plusieurs évolutions avec comme objectif : s'adapter aux demandes des producteurs de déchets TFA tout en économisant la surface de stockage. Retour sur les grandes étapes qui ont jalonné les 20 ans d'exploitation du centre.

Vue aérienne du Cires

2003-2012 : du CSTFA au Cires

En 2001 a lieu la première enquête publique sur la création du Centre de stockage pour les déchets de très faible activité (CSTFA). Le 9 août 2002, le permis de construire est délivré par arrêté préfectoral suivi, le 26 juin 2003, par une autorisation d’exploitation du centre. Le centre est inauguré en août 2003. 

Les deux premières alvéoles ont été creusées et les premiers colis, des « big bags » en provenance d’une centrale d’EDF, arrivent en octobre 2003.

Stockage des premiers colis de déchets TFA le 1er octobre 2003
Stockage des premiers colis de déchets TFA le 1er octobre 2003
 

Rapidement, des pistes d’optimisation des ouvrages de stockage sont envisagées, notamment pour répondre à la hausse des demandes de prises en charge. Il est alors décidé de fusionner deux alvéoles en une seule, dans le sens de la longueur.

 

alvéoles simples
Deux alvéoles simples
 
alvéoles doubles
Deux alvéoles doubles
 

Ce gain en capacité de stockage permet de recevoir davantage de colis chaque année. Cette première amélioration est suivie par d’autres : augmentation de la profondeur des alvéoles, raidissement des pentes, surélévation de la hauteur de déchets hors-sol… 

 En 2012, l’Andra internalise les activités de regroupement et d’entreposage dans le cadre de la prise en charge des déchets issus de filières non électronucléaires. Le CSTFA devient alors le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires)*.

* En 2016 l’Agence est également autorisée à réaliser des opérations de tri/traitement sur le Centre.

 

2014 : un nouveau toit-abri développé par les ingénieurs de l'Andra

Pour protéger les alvéoles de stockage des intempéries, de grandes structures métalliques bâchées sont installées avant leur creusement et restent en place tout le temps de l'exploitation des alvéoles. Mais la mise en place et le déplacement des premiers toits abris présentent plusieurs inconvénients : nécessité d'utiliser des grues, opérations ne pouvant se réaliser que dans des conditions météorologiques clémentes et obligation d'avoir du personnel travaillant en hauteur avec tous les risques liés en termes de sécurité. Pour éviter ces contraintes, les ingénieurs de l’Andra ont développé un nouveau système de toit abri, baptisé Premorail® qui présente plusieurs avantages :

  • monté sur rails, il se déplace facilement d’une alvéole à l’autre 
  • il évite des situations de travail en hauteur, car il ne nécessite plus de grues pour le déplacer
  • il réduit le temps et le coût de transfert des tronçons du toit
  • son déplacement dépend moins des contraintes météorologiques.

 Ce système a fait l’objet d’un brevet délivré début 2014 par l’INPI (Institut national de la propriété industrielle).

Premorail
Système de toit-abri développé par les ingénieurs de l'Andra

 

 

2017 : une nouvelle alvéole dédiée aux déchets de grandes dimensions

Avec le démantèlement d'installations nucléaires, le Cires prend en charge certains déchets de très faible activité qui sont des pièces imposantes et massives : par exemple des générateurs de vapeur, des bouteilles échangeur, des pressuriseurs...

Jusqu’en 2017, pour pouvoir les stocker en alvéole, il fallait attendre que le remplissage de l’alvéole ait atteint le niveau du sol. Cela impliquait de lourdes contraintes sur le plan logistique.

L’Andra a alors décidé de dédier une alvéole spécifique pour ces déchets imposants. Plus longue qu'une alvéole classique, celle-ci est équipée d'un pont roulant permettant la prise en charge des déchets volumineux.

alvéole dédiée
Stockage de déchets imposants dans une alvéole qui leur est dédiée.

 

2023 : Dépôt du dossier de demande d'autorisation environnementale du projet Acaci

Les différentes optimisations des alvéoles ont permis d’économiser de la surface de stockage. Les 650 000 m3 de la capacité de stockage autorisée, qui devaient initialement utiliser trois tranches, pourront finalement être stockés sur seulement deux tranches. La troisième tranche est libre et des déchets supplémentaires pourront donc y être stockés. L’Andra a donc déposé, en 2023, une demande d’autorisation d’augmentation de la capacité de stockage autorisée du Cires : c’est le projet Acaci qui vise à porter la capacité de stockage du site à 650 000 m3 à 950 000 m3 d’ici à 2029, sans modifier le périmètre initial de la zone de stockage. 

Cette troisième tranche permettra, si le projet Acaci est autorisé, de prolonger d'une dizaine voire une quinzaine d'années la durée d'activité de stockage de déchets TFA du Cires.

3 tranches de stockage

 

Des activités industrielles à la surveillance de l'environnement

Le Cires a des capacités d’entreposage et de regroupement de déchets issus de producteurs non électronucléaires, ainsi que des moyens de traitement des déchets liquides, notamment par des techniques de centrifugation et de solidification. Une surveillance constante de l’environnement, air, eau, sol, écosystèmes, permet de s’assurer de l’absence d’impact des installations. En 2022, près de 900 prélèvements et plus de 4 500 analyses radiologiques ont été effectués, sans détecter dans l’environnement la présence de radionucléides provenant des activités du centre.
 

Retrouvez notre dossier complet - Déchets de très faible activité : gérer le présent, penser l’avenir