Le dialogue international sur la gestion des déchets radioactifs a pris corps au Centre de Meuse/Haute-Marne
La France était cette année le pays à l’honneur du Forum on Stakeholder Confidence. Experts, représentants des autorités et professionnels venus du monde entier ont échangé sur les pratiques de concertation, la transparence et la place du public dans les projets de stockage de déchets radioactifs de long terme.
Les lundi 20 et mardi 21 octobre 2025, le Centre de Meuse/Haute-Marne de l’Andra a accueilli l’édition 2025 du Forum on Stakeholder Confidence (FSC) (1), événement mondial organisé chaque année sous l’égide de l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) de l’Organisme de coopération et de développement économiques (OCDE).
Ce rendez-vous a mobilisé plus d’une trentaine d’experts et responsables représentant des agences nationales, autorités de régulation et organisations internationales, réunis pour discuter des enjeux de dialogue et de participation des parties prenantes dans les projets de gestion des déchets radioactifs. Étaient représentés de nombreux pays comme le Canada, l’Australie, le Japon, ainsi que de nombreux Européens venus en voisins (Belgique, Suisse, Allemagne, Suède, etc.).
Le projet Cigéo au cœur des échanges
Les échanges ont notamment porté sur les initiatives mises en œuvre pour renforcer l’attractivité des centres locaux d’information et favoriser un dialogue régulier avec les citoyens, sur les particularités des projets de stockage de déchets radioactifs dans les territoires sans installation nucléaire, ainsi que sur les moyens de garantir la continuité du dialogue avec les parties prenantes face aux évolutions politiques et générationnelles.
« La France fait un excellent travail pour présenter le projet, en mettant en avant sa sûreté et tout le travail actuellement réalisé pour garantir qu’il s’agira d’une structure sûre. »
Forte de son ancrage territorial et de plus de trente ans d’expérience dans le dialogue avec les acteurs locaux, l’Andra, à travers le projet Cigéo, a pu illustrer concrètement ces enjeux et mettre en perspective les actions menées en France pour associer durablement la société à la conduite d’un projet de long terme. En ce sens, elle a donné la parole à des parties prenantes impliquées : élus locaux, conseiller départemental, secrétaire général du Clis, directrice du Groupement d’intérêt public, EDF et représentant de l’association Energic 52/55.
S’enrichir de l’expérience des autres
Ces deux journées d’atelier, auxquelles ont été combinées la visite des installations du Centre de Meuse/Haute-Marne, ont été jugées particulièrement instructives par les intervenants. « C’était vraiment important d’être ici, au milieu de représentants internationaux du monde entier, a souligné John Thelen, de l’autorité de sûreté nucléaire du Canada. La France fait un excellent travail pour présenter le projet, en mettant en avant sa sûreté et tout le travail actuellement réalisé pour garantir qu’il s’agira d’une structure sûre. » 
Il a également relevé « beaucoup de changements depuis [sa] précédente visite il y a douze ans, non seulement dans la façon de communiquer, mais aussi dans l’importance des recherches menées sous terre », estimant que « le projet français constitue un très bon exemple qui aidera d’autres pays à tenir leur rôle à l’avenir ».
De son côté, Dagmar Dehmer, responsable de la communication au sein de l’équivalent allemand de l’Andra (BGE), a insisté sur « l’intérêt d’avoir un échange de nature professionnelle sur les problématiques de communication », jugeant que ces discussions « aident vraiment à nourrir la réflexion ». Elle a également indiqué avoir « beaucoup apprécié constater le niveau d’avancement du projet français et la manière dont certaines problématiques de sûreté ont été abordées », ajoutant que « voir comment d’autres pays répondent à ces défis permet toujours de s’enrichir de leur expérience pour proposer les meilleures solutions ».
« La France est regardée comme un pays pionnier »
Les problématiques remontées par les participants motivent aussi les intervenants français. « Ce qui est très intéressant, c’est le retour d’expérience des autres pays, et le partage des acteurs locaux, a souligné Cynthia Réaud, représentante de l’ASNR. Ces échanges, comme ceux que nous menons avec l’ANCCLI et le Clis de Bure, auxquels l’Andra participe en observateur, permettent de maintenir la confiance entre les acteurs locaux et nationaux. » Elle a également noté que « certaines difficultés, comme celle d’attirer les jeunes générations, sont communes à tous les pays » et que « les expériences partagées offrent souvent des clés pour notre propre contexte ». Enfin, elle a rappelé que « la France est souvent regardée comme un pays pionnier pour la mise en place d’un dialogue ouvert et durable, car tous les acteurs travaillent ensemble dans un esprit de confiance et de transparence ».
Les échanges se sont poursuivis pour la réunion plénière du FSC.
Ces rencontres ont une nouvelle fois souligné l’importance du dialogue et du partage d’expérience entre pays pour renforcer la confiance du public et accompagner les projets de gestion à long terme des déchets radioactifs.
(1) En français : Forum international sur la confiance des parties prenantes