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Le rayonnement gamma au service de la conservation du patrimoine

ARC-Nucléart est un atelier-laboratoire situé sur le site du CEA, à Grenoble, qui utilise les rayons gamma pour conserver et restaurer des oeuvres du patrimoine culturel. Grâce à un partenariat avec l’Andra, cette technique innovante est proposée aux communes de Meuse et de Haute-Marne depuis 2016.

« Une clinique pour oeuvres d’art qui met la science au service du patrimoine », voilà comment Amy Benadiba résume l’activité d’ARC-Nucléart, un atelier de conservation-restauration doublé d’un laboratoire de recherche (dix huit personnes au total) implanté sur le site du CEA à Grenoble. « Nous sommes les seuls au monde à disposer d’un irradiateur destiné à la conservation du patrimoine. Notre équipe est constituée de restaurateurs, conservateurs et ingénieurs qui utilisent les rayons gamma issus de puissantes sources radioactives de cobalt 60 dites “de très haute activité”, pour éliminer les ravageurs : champignons, moisissures ou insectes, susceptibles d’infester les oeuvres au fil du temps », détaille la conservatrice du patrimoine, directrice scientifique et culturelle d’ARC-Nucléart. 

Spécialisé dans la conservation et la restauration d’objets constitués de matériaux organiques (bois, cuir, fibres végétales…), ARC-Nucléart a donné une seconde jeunesse à plusieurs objets depuis plus de 50 ans : momie de Ramsès II, valises de passagers du Titanic, barque gallo- romaine, manuscrits, instruments de musique, tableaux… Tous ont été irradiés puis restaurés avec soin. Là encore, l’atelier- laboratoire s’appuie sur des technologies de pointe : scanner, spectrométrie infrarouge, microscope électronique à balayage…

Après restauration
Avant restauration

Des « pépites » dans les églises locales

Un partenariat avec l’Andra offre aux communes de Haute-Marne et de Meuse le bénéfice de cette expertise unique. En juin 2023, une statue en bois représentant saint Didier, datant du xviie siècle, traitée par ARCNucléart, a retrouvé sa paroisse à Thonnance-lès-Joinville (Haute- Marne), tandis qu’un élément de retable représentant saint Côme et saint Damien reprenait place à Germisay (Haute-Marne). « Les églises locales abritent des pépites », s’enthousiasme Amy Benadiba

La cérémonie de restitution de cette oeuvre a été l’occasion d’expliquer le travail d’ARC-Nucléart. « Nous avons par exemple détecté, sous les habits rouge et bleu des saints, une couche de peinture plus ancienne, en vert et jaune. Les habitants ont ainsi découvert que, selon les époques, les couleurs des vêtements représentés pouvaient changer », raconte Amy Benadiba

Le véhicule d’ARC-Nucléart n’est par ailleurs pas rentré à vide. Un saint Roch de Chatonrupt-Sommermont (Haute-Marne) et un saint Lazare de l’église de Ligny-en-Barrois (Meuse) ont à leur tour pris le chemin de Grenoble. Ils sont attendus de pied ferme par les habitants qui les retrouveront d’ici plusieurs mois, une fois que l’équipe d’ARC-Nucléart leur aura rendu leur éclat d’origine.

Pour en savoir plus sur les activités d’ARC-Nucléart, écoutez le podcast de l’Andra (Radio-Active)