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« Les jeunes générations nous apportent une chose essentielle : un regard neuf sur nos métiers »

L’alternance, une voie d’excellence ? C’est la conviction de l’Andra. Depuis deux ans, l’Agence se mobilise pour favoriser l’accueil d’alternants au sein de tous ses services. Une démarche qui profite aux apprentis professionnels, comme à l’entreprise.

Le 9 avril 2019 à Antony, se tenait la deuxième édition de la Journée des alternants de l’Andra. Un évènement dont la vocation est de favoriser l’accueil d’alternants au sein de l’Agence. Présentation des activités de l’Andra, rencontres entre les étudiants et leurs futurs tuteurs… Quarante-quatre candidats ont été invités à participer à cette journée. Vingt-trois d’entre eux ont été sélectionnés et rejoindront à la rentrée prochaine les différents sites de l’Agence.

Un vecteur d’intégration

Journée des alternants 2019

« Beaucoup d’entreprises notamment dans l’industrie ont fait le pari de considérer qu’il y a aussi une autre voie d’excellence à côté des grandes écoles à la française. Cette voie, c’est l’alternance et l’apprentissage », explique Fabrice Puyade, directeur des ressources humaines à l’Andra. Du bac pro au master 2 en école d’ingénieur, l’Agence accueille aujourd’hui des alternants issus d’un large spectre de formations, mais aussi des personnes en reconversion professionnelle.

« L’alternance est un excellent vecteur d’intégration pour les jeunes qui ont des difficultés à trouver leur cheminement professionnel. Au-delà de ses besoins immédiats de main-d’œuvre qualifiée, en tant qu’agence publique l’Andra a le devoir de donner à ces personnes les moyens d’apprendre et de trouver la voie qui leur convient le mieux », poursuit Fabrice Puyade.

 

Ouvrir des voies nouvelles…

Si l’on progresse beaucoup plus vite lorsqu’on met en pratique ce que l’on apprend, du côté de l’entreprise les bénéfices sont multiples : « Les alternants nous apportent une chose essentielle : un regard neuf, une vision que nous n’avions pas ou plus sur nos métiers. »

Parce qu’il va poser des questions et qu’il aura des façons de faire différentes, un alternant peut ainsi « revitaliser un service ». « En général, les équipes apprennent elles aussi beaucoup de leur alternant, et la mission de tutorat est aussi une très belle manière de progresser professionnellement », rappelle Fabrice Puyade.

…et susciter l’intérêt

Dans un contexte global où l’attrait pour les métiers du nucléaire diminue, l’alternance constitue aussi une opportunité de nourrir l’intérêt pour la question de la gestion des déchets radioactifs. « Lors des journées de l’alternance, nous expliquons aux futurs alternants que l’Andra gère les déchets radioactifs produits chaque jour et travaille sur Cigéo, un projet industriel unique en son genre, d’envergure nationale, et pour les générations futures. C’est un challenge technique, scientifique, mais également éthique », précise le directeur des ressources humaines, qui ne fixe pas d’objectifs de recrutement des alternants à l’Andra. « Certains alternants pourront rejoindre nos équipes, mais notre vocation est d’abord de leur délivrer des compétences qu’ils pourront très bien réexploiter ailleurs », conclut Fabrice Puyade.

 

 

Pour en savoir plus

Lire l'interview complète de Fabrice Puyade, directeur des ressources humaines de l’Andra

Être alternant à l’Andra… Regards croisés

Julien Rizzato, alternant sur les centres industriels de l'Andra dans l'Aube et son tuteur, Philippe Pötzsch, chargé de santé et de sécurité racontent leur expérience commune de l’alternance à l’Andra.

En quoi consiste votre mission en tant qu’alternant ?

Julien Rizzato : Dans le cadre de mon master risques et environnement à la faculté des sciences et techniques de Mulhouse, je suis en alternance au Centre de stockage de l’Aube (CSA) de l’Andra, sur le poste de chargé de santé/sécurité. Ma mission principale est de réaliser la refonte du « document unique d’évaluation des risques professionnels ». Il s’agit de répertorier toutes les situations à risques (chute de hauteur, électrique, bruit, incendie, liés aux équipements et outils de travail, etc.) que peuvent rencontrer nos collègues sur le site et d’y associer des mesures de prévention pour pouvoir minimiser le plus possible ces risques. Concrètement, cette mission consiste à aller sur leur poste de travail, dans les bureaux comme sur le terrain, et à analyser avec eux les risques auxquels ils peuvent être soumis. En dehors de cette mission principale, je participe aussi à la vie du service et j’interviens sur des missions plus ponctuelles.

 

Pourquoi confier cette mission à un alternant ?

Philippe Pötzsch : Nous souhaitions encore améliorer notre démarche d’analyse des risques en nous appuyant sur les données déjà recueillies pour les compléter, les remettre à niveau et intégrer les demandes liées à la nouvelle norme ISO 45001(1). Il s’agit d’un projet très complet, qui nécessite un suivi et une implication de longue haleine. Il faut être à l’écoute des salariés et faire beaucoup de terrain. Cela correspondait parfaitement à une mission d’alternance.

 

Pourquoi avoir choisi l’Andra pour votre alternance ?

J. R. : J’ai découvert l’Andra il y a trois ans, dans le cadre d’un stage de fin d’études en DUT hygiène sécurité environnement. Je souhaitais me spécialiser dans la radioprotection nucléaire. À la suite de ce stage, j’ai décroché une première alternance à l’Andra, sur un poste d’assistant en sûreté d’exploitation. Puis j’ai poursuivi mon cursus par un deuxième contrat en alternance au service santé/sécurité. Avoir une connaissance du terrain dans le domaine de la gestion des déchets radioactifs est très enrichissant. Et si je suis amené à travailler dans le privé, avoir eu une expérience dans une agence publique soumise à un niveau élevé de règlementations est un vrai plus.

 

Comment travaillez-vous ensemble ?

P. P. : J’encadre Julien au quotidien et j’essaye de lui transmettre ce que j’ai appris au cours de mon expérience professionnelle. Lorsqu’une situation nouvelle se présente, nous évaluons ensemble le cadre global et les objectifs de la mission, et je me tiens à sa disposition lorsqu’il a besoin de mon aide. Mais globalement, il travaille en autonomie. Nous partageons le même bureau et il y a beaucoup d’échanges et de dialogue entre nous. Il nous apporte aussi un regard neuf sur nos méthodes et pratiques professionnelles. C’est vraiment une relation gagnant-gagnant. Aujourd’hui, Julien fait totalement partie de l’équipe… à tel point que nous oublions parfois qu’il est étudiant !

 

Qu’attendez-vous de votre expérience en alternance ?

J. R. : Pouvoir intégrer le monde du travail plus rapidement. À côté des études, j’avais besoin de cette dimension de « mise en œuvre ». L’alternance m’a permis de développer une façon de travailler qu’on n’apprend pas à l’université : la gestion humaine et d’un projet, avec ses aléas, ses problèmes d’approvisionnement, de délais, etc.

Quand on est à l’école, on a une vision très générale des choses. Aujourd’hui, je sais ce qui m’attendra sur le terrain ! Quand on a fait de l’alternance, on est aussi plus à l’aise à l’idée d’entrer pour de bon sur le marché du travail…

 

 

 


(1)ISO 45001, Systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail – Exigences et lignes directrices pour leur utilisation, est une norme internationale publiée en 2018 qui spécifie les exigences pour un système de management de la santé et sécurité au travail.