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Une nouvelle carte des sols passe 320 km2 au peigne fin

L’Observatoire pérenne de l’environnement (OPE) du Centre de l’Andra en Meuse/Haute- Marne finalise une nouvelle carte des sols au 1/50 000e. Elle offre une information précieuse pour comprendre l’environnement autour du projet Cigéo. Un atout pour l’Andra et pour tous les scientifiques.

La connaissance précise des propriétés des sols est une donnée importante pour le projet de stockage géologique profond des déchets radioactifs Cigéo. Par exemple, si le projet est autorisé, il faudra construire des bâtiments, des voies de communication… « La nature des sols nous donne des indications sur les volumes de terre qu’il faudra décaisser, sur l’importance des poussières qui risquent d’être dégagées, etc., détaille Paul-Olivier Redon, ingénieur à l’OPE. Mais cette nouvelle carte va également nous aider à délimiter les zones humides (terrains gorgés d’eau temporairement ou en permanence) pour mieux les protéger, car ce sont des milieux sensibles, réservoir de biodiversité et siège de fonctions écologiquesimportantes. Elle nous aidera aussi à mesurer les services que nous rendent les sols par exemple en stockant le carbone, en favorisant l’agriculture… »

Un millier de sondages

Pour représenter le détail des différents types de sols, l’Andra a fait appel à un spécialiste du sujet (pédologue), qui a repris les données de toutes les études des sols existantes. Il s’est également appuyé sur la première carte publiée en 2009, l’analyse de la topographie, de la géologie et de l’occupation du sol. Il a ensuite quadrillé la surface de référence de l’OPE, soit 320 km2 avec un millier de nouveaux sondages. À l’aide d’une tarière manuelle (outil de prédilection du pédologue), il a creusé le sol sur plusieurs dizaines de centimètres, parfois jusqu’à 1 m de profondeur, ce qui lui a permis de vérifier le type de sol présent à chaque point de sondage. Sept nouvelles fosses pédologiques, plus profondes, ont également été creusées, afin de décrire précisément certains types de sols qui restaient peu ou mal connus.

« Cette nouvelle carte va nous aider à délimiter les zones humides pour mieux les protéger. » »

Paul-Olivier Redon, ingénieur OPE

Une carte et des données bien utiles

Mais cette nouvelle carte pédologique est plus qu’une carte ! Toutes les caractéristiques des sols et leurs proportions, les classes de profondeur, de pH, de teneur en matières organiques et en eau… sont aussi enregistrées dans une base de données. Elles viennent s’ajouter aux nombreuses autres données environnementales collectées par l’OPE afin de suivre l’évolution de l’environnement du territoire autour de Cigéo, sur toute sa période d’exploitation. L’Andra ne sera pas la seule à exploiter ces nouvelles données. Cette carte des sols et sa base de données seront mises à disposition de la communauté scientifique, via le site internet de l’OPE.

Mais au fait, le sol, c’est quoi ?

La pédologie, la science des sols, nous informe sur la couche supérieure de la croûte terrestre située entre la surface et la roche. Composée d’un mélange de matières minérales et organiques (petits animaux comme les vers de terre, déchets végétaux et animaux), son épaisseur varie de quelques centimètres à plusieurs mètres. Formés pendant des milliers d’années sous l’effet du climat, des plantes et autres organismes vivant à la surface, les sols sont eux-mêmes composés de strates, appelés horizons, mémoires des variations de conditions de leur formation. Ainsi, chaque type de sol se caractérise par ses horizons, son épaisseur, sa texture, sa teneur en éléments organiques, en cailloux, sa capacité à retenir l’eau, etc.

L'Observatoire pérenne de l'environnement